Aujourd'hui nous sommes le : 01/12/24.   
Il s'agit de de mettre en place tous les accessoires pour que l'instrument soit complet et prêt à être joué. Mais il faut d'abord commencer par fermer la boîte harmonique.
Un dernier ponçage de finition est nécessaire pour l'intérieur du fond.
Puis, vient le collage.
Je me suis procuré une deuxième touche brute en ébène pour fabriquer les accessoires, en commençant par le cordier. Le modèle est directement inspiré des cordiers du quatuor en bois et est aussi proposé par R. Benedetto. Ce type de cordier est réalisable aisément avec les outils habituels.
Je commence par percer le logement de l'extrémité des cordes.
Après avoir taillé les contours, je réalise l'incrustation décorative.
Comme la CNC est de service, je réalise aussi l'incrustation pour le pied du talon de manche.
Je prépare le sillet de la table.
Je creuse la mortaise correspondante.
C'est le tour du sillet du manche. J' ai choisi le concept de "frette 0", où le sillet ne sert qu'à guider les cordes qui prennent appui sur cette frette 0. Le seul inconvénient significatif mis en avant par les détracteurs du concept est une usure rapide annoncée pour cette frette qui pourrait nécessiter son remplacement assez vite. J' ai donc rendu la frette 0 "amovible" en limant les aspérités de son pied. En avantage, le sillet peut être en érable car il est, lui, moins soumis à l'usure. C'est plus facile à travailler que l'os que j'aurais utilisé sinon. Et, je préfère aussi l'aspect du sillet noir en bout de manche.
Je taille le sillet avant son collage mais je termine l'ajustement, en particulier la profondeur des encoches, le sillet collé, en place sur le manche.
Le sillet de la table est, lui aussi, mis en place.
Les boutons d'attache de cordier en bois, disponibles, les plus gros sont ceux d'alto de 8 mm de diamètre. C'est un peu juste en taille pour supporter la tension d'un jeu de 6 cordes de guitare, avec un peu de marge. Je n'ai pas de tour pour réaliser quelque chose de plus gros. J'ai donc armé ce bouton d'une tige métallique.
La décoration du pied de manche est collée.
Le logement du bouton est alésé à la lousse.
Et voilà !
Insérer et visser les mécaniques est assez simple.
J'ai acheté un chevalet tout fait. J'y ai cependant collé des pieds pour en augmenter légèrement la hauteur. La surface de ces pieds est ajustée précisément à la courbure de la table.
Le repose-doigts ( finger rest ) est une plaque d'ébène de 2 mm d'épaisseur vissée sur l'extension de manche.
Le cordier et le bouton sont terminés. Pour l'esthétique j'ai garni le bouton d'une pièce de noyer.
Sur l'envers on peut voir, insérée, la tige métallique autour de laquelle passera le lien en Kevlar. Ce lien est utilisé sur les violoncelles, et, est à même de supporter la tension des cordes.
Comme l'ivoire végétal n'existe pas en barres je me suis aussi servi de la CNC pour faire des petites chevilles cylindriques de 2mm de diamètre et autant de longueur qui seront les repères de touche. Je les ai collées aux endroits habituels dans des trous faits sur le chant de la touche.
J'ai aussi bouché le fond des rainures des frettes avec un mélange de colle et de sciure d'ébène.
En théorie il n'y a aucune raison à ce que la frette 0 soit différente des autres. Pourtant, j'ai lu qu'il fallait, en pratique, qu'elle soit plus haute de 2 ou 3 dixièmes de mm, pour ne générer aucune "frise". On doit pouvoir néanmoins utiliser une frette identique aux autres frettes car la planification permet d'enlever un peu d'épaisseur sur les autres frettes. Après contrôle de la planéité des frettes ... je suis heureux de constater que je n'ai pas vraiment besoin de cette planification. Mais je vois bien, aussi, qu'il est nécessaire de relever un peu cette frette 0,... que j'ai donc bien fait de concevoir amovible! Avec le collage d'une feuille de papier canson sous sa tête le problème est résolu. Ici la cale est en cours de collage, le pied de frette est visible.
La "cale" est arasée aux dimensions de la tête, et la frette est remise en place. Sur la photo on distingue bien la surépaisseur claire sous la frette.
Il me reste à faire la finition. J'ai appris récemment que quelques luthiers utilisent de la cire en lieu et place du vernis. La cire est effectivement une bonne candidate, car, comme avec le vernis à l'huile des violons, il est possible de déposer une très fine couche qui ne pénètre pas le bois. La cire a un énorme avantage c'est que le temps de "séchage" se compte en heures et pas en semaines ! C'est peut être plus fragile que les vernis "modernes" ?.. mais c'est aussi assez facile à réparer. Et puis, à coté du bureau ou j'écris, il y a une armoire, dont le dernier cirage remonte bien à 50 ans, qui a une très belle patine brillante satinée. Il est vrai, quand même, que personne ne l'a amenée avec lui au pub pour une session!...
J'ai trouvé un mélange de cire de carnauba et d'abeilles que j'ai appliqué sur la guitare. La cire de carnauba, plus dure, est censée apporter, au mélange obtenu, de la résistance à l'usure . C'est simple à mettre en œuvre; on applique largement au pinceau, puis on passe la brosse et le chiffon de laine jusque ce que cela brille. Effectivement, l'effet obtenu est plutôt satiné que miroir. J'ai essayé plusieurs brosses pour trouver celle qui convient bien à l'épicéa ou au noyer.
Pour ce qui est du manche je passe simplement plusieurs couches d'huile de lin cuite comme sur les violons.
J'arrive au terme du projet. Il ne reste plus qu'à ré-assembler caisse et manche, et monter un jeu de cordes; la guitare est alors prête à être jouée.
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